1. |
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Oui HD', c'est JF, je suis à la rédac' là. On est en train de boucler un truc sur une histoire de riverains dans un village qui se seraient fait voler les couleurs, j'ai pas tout compris et c'est pour ça que je voudrais t'envoyer donc merci de me rappeler au plus vite, merci de prendre en compte que tu seras sous-payé mais merci de prendre en compte que tu seras aussi heureux car tu vas utiliser ta plume, un peu comme ce que tu fais pour ton album dont je me contrefiche éperdument. Voilà, merci de me rappeler. À très vite.
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2. |
La Paillade
03:07
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Ironique, cette allée des Grands Destins
Avec tous ses bâtiments en V ou en T
Formant le dernier asile des clandestins
On murmure que certains sont même hantés.
A la T.V le mystère reste entier
Alors quand le daily évoque les délits
Ben, les langues se délient sur les 2 litres
Et délivrent qu’il n’y a pas de vraie triade
Tout ça ce n’est qu’un préjudiciable délire
Ici, c’est la Paillade.
J’aborde la poésie, nous parlons quatrain
Du tac au tackle ils dévalent le pallier
Piaillant « Ouais on a vu le match : 4-1 ».
Tels des chercheurs aux idées qui ne sont pas liées
Besoin de cartes ID mais qui va payer ?
Attendu que si quelques-uns aident beaucoup
Bien, la majorité des autres beaucoup moins
Selon eux ce ne sont que des jérémiades
Alors ils s’en moquent, mais moi, c’est ma mémoire
Ici, c’est la Paillade.
Et lorsque je versifie en Alexandrins
C’est la magie du quotidien vue par Médée
Je frime pas, je te file un ticket de train
Tchou tchou Danger 112 SOS Mayday
Dans l’assistance quelqu’un saura-t-il l’aider ?
Ce petit coin de parodie baptisé ZUP
N’est pas rien de plus qu’un enfer de béton, ZUT !
Mais pardon envers ma génération-bétail
Parle sans détours, est-ce que tu trouves ça juste ?
Ici, c’est la Pagaille.
Et est-ce qu’on se tape des barres en bas des barres ?
Non, parce que c’est barbare !
Ca fait longtemps qu’on joue plus à Babar mais à Escobar
Et est-ce qu’on s’barre ?
Non plus
Mais qu’est-ce qu’on s’marre
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3. |
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Prenez une brochette de citoyens
Salomé, Dorian, Marion et puis Fahrid
Placez-les en rang d’oignons
Sucrez les aides et roulez-les dans la farine
Attrapez les casseroles des politiques
Ajoutez-y leurs salades sans vous salir
Portez à ébullition mais attention
Ce sont des durs à cuire
Des saisons
Décisions
Déceptions
Recette pour une révolution
Conseil d’ami sulfureux, si vraiment ça traîne
Jetez de l’huile sur le feu en versant dans
Les extrêmes. Épluchez la presse, cassos
Trouillomètre à zéro, ça fera monter la sauce
Longue à préparer
Dur à digérer
Quand le peuple est dégoûté
C’est aux chefs de déguster
Des saisons
Décisions
Déceptions
Recette pour une révolution
A la fin, merde, nous serons tellement démunis
Tous ce que nous aurons à perdre, ce seront nos vies
C’est-à-dire rien
Alors démunis, nous marcherons sur les villes
Pour combattre les souverains
Et il sera facile de nous humilier
Mais quand un tombera
Il y aura mille bras pour le relever
Des saisons
Décisions
Déceptions
Recette pour une révolution
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4. |
LuLu
03:50
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LuLu
Me reconnais-tu ?
« Je suis le chercheur d’or
Qui jamais ne dort »
Cette rime, c’est toi qui l’a trouvé
Tu m’avais poussé à la placer
Dans un texte slamé
Moi j’avais rigolé sur le moment
J’aurais bien voulu le voir ou le faire
Dans un poème en vers, tu comprends
Pas pour te dire au revoir
Pas à ton enterrement
LuLu
Tu es ma meilleure amie
On s’est rencontré il y a 7 ans
Un flashback marquant
Un fait marrant
On était en cours de physique :
« Comment tu t’appelles ?
- Alexandre, j’suis en groupe A et toi ?
- Groupe A aussi
- Non mais ton prénom
- Ah oui, je m’appelle Lucie »
Ou plutôt LuLu
Deux syllabes qui respirent la malice
J’y entends des rires, des scènes
Des films et la fête foraine
Tous ces lieux que tu hantes
Où l’on a posé nos godasses
Bon dieu ce que tu me manques
Mon empire contre une seule de tes grimaces
LuLu
La dernière fois qu’on s’est vu
C’était dans une toute petite rue
Te souviens-tu, Lulu ?
On a mangé un petit sandwich
On a petit parlé et on s’est petit tu
Ému de ton voyage vers l’inconnu
Si j’avais su...
Si j’avais pu...
LuLu
Et dire qu’il va falloir grandir sans toi
On me demande de parler mais là je suis pantois
J’arrive pas à croire à ton départ
En fait t’es juste cachée, on t’a pris en flag’
La vague va passer, tu nous fais encore une bonne blague
Allez, sors de là presto, stoppe le gag
Et j’t’offre un ticket restau’
LuLu
« Keep in mind that home is where the heart is »
Maintenant que le mien est gros
Tu vas pouvoir t’y loger
Avec plein de chats
Avec une grande salle à manger
Y faire des gâteaux foirés
Des fêtes ou des soirées, qu’importe
J’ai juste un souhait, une dernière prière
S’te plaît Lulu, ferme pas la porte, n’éteins pas la lumière
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5. |
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L’antre de mon tatoueur est le musée de l’art triste
Il est marchand de pleurs mais avant tout artiste
Tu peux pas test son palmarès, aucune maladresse
Même devant Hadès ou Arès, j’te file pas l’adresse
On échange pas un mot, on a le même métier
Oui, lui écrit sur la peau et moi sur le papier
On l’a tellement fait que quand l’aiguille rentre
On saigne pas du sang, nan, on saigne de l’encre
Peau de chagrin, peau de matou
Je n’ai plus rien et toi t’as tout
Mais l’entourage dit non au tatouage, t’as pas l’âge
Même en hommage à un homme sage, dommage
Mon milieu est terne mais l’idée germe
Et pis merde, je fais ce que je veux d’mon épiderme
Je serai un d’ces total troudbal qui trimballe
Un tattoo tribal jusqu’à la pierre tombale
Ca tombe mal quand on me blâme
Car la lame a percé profond
Jusqu’aux tréfonds de mon âme
Peau de chagrin, peau de matou
Je n’ai plus rien et toi t’as tout
18 ans, majeur et vacciné, comme un grand
Sans peur, sans vaciller, chez le tatoueur choir
Un soir de février et donner son sang pour pas oublier
La vraie valeur et le sens du mot amitié :
La terre sous les pieds, un nuage sur le front
Des clés sur les poignets, un bouclier sur le talon
Une date sur les doigts, des ailes dans le dos
Lion sur le bras droit, de l’or sous la peau
Et tout ce qui est tatoué est en moi
Tout ce qui est à toi est emmené
Tout ce qui tatoué est en moi
Tout ce qui est à toi est emmené
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6. |
J'écris ton nom
03:13
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A tous ces inconnus que l’on croise dans la rue
Qui font chavirer nos coeurs et tomber nos raisons
Mais qui n’apportent aucune réponse à nos questions
J’écris ton nom dans mon cappuccino
J’écris ton nom dans les vignes de Stuttgart
J’écris ton nom sur mes caleçons
J’écris ton nom sur une Régate
J’écris ton nom sur un comic
J’écris ton nom sur un bus londonien
J’écris ton nom sur un Cosmopolitan
J’écris ton nom sur le mur de Berlin
J’écris ton nom sur une mongolfière
J’écris ton nom sur un I-pod
J’écris ton nom sur Time Square
Non, j’écris ton nom sur un album
Sur un taxi New-Yorkais
Sur un cake au kiwi
Sur la banderole d’un marseillais
Sur Piccadilly...j’écris ton nom
J’écris ton nom sur un pousse-pousse Pékinois
Sur un fortune cookie
Sur une boîte de chocolat
Sur un billard
Sur une bouée de sauvetage
Sur la buée d’un miroir
Sur un sachet de thé
Sur ma guitare
J’écris ton nom à la dérobée
Faute de pouvoir le hurler
J’aurais préféré t’écrire une jolie histoire
Me faire une raison
Réaliser qu’il est trop tard
Je pose juste mon crayon
Et je crie ton nom
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7. |
Tram-Tram
01:28
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Je suis l’abonné numéro 931680
Et comme il y a défense de parler au chauffeur
C’est à vous que je le proclame
Quand je dis « Tram », vous dites « ouais »
Ca fait « Tram » ? « Ouais ! »
« Tram » ? « Ouais ! »
J’kiffe...quand on slam dans le tram !
Quand on fait du ramdam sur le macadam
Comme dirait Arthur Rebeu
On trime pour trouver la bonne trame
On fait des rimes et pour ça on rame
On brame, on blâme, on s’exclame
Oui madame, c’est un vrai ciné-drame
Avec au programme, du hip hop potable
Pas de l’hippopotame : « Hey beautiful boule
Bouge pas ton cul mais ton QI »
C’est un drôle de pigeon qui te le réclame
Mais il ne fait pas cui cui, non, il slame dans le tram
Et quand je dis « Tram », vous dites « ouais »
Ca fait « Tram » ? « Ouais ! »
« Tram » ? « Ouais ! »
Hé oui, on slam dans le tram aussi pour les jolies femmes
On est des Pyrames crispés à la recherche de Thisbé
Un désir nommé tramway, polygame so glam
Qui m’a souvent eu, une demoiselle sur un banc
Une navette passe, elle n’est plus alors vite
Faut que je change de rame parce que sinon
J’finis à l’hopital comme dans l’tramway d’Claude Simon
On slam dans le tram et on nous acclame
Même en mode télégramme
Ams tram gramme
Epique époque et colégramme
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8. |
Hyde Park
02:53
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A Londres, il y a un parc qui s’appelle Hyde Park
Et au nord-est de ce parc, y a un espace
Qu’on appelle le speaker’s corner
C’est le coin des orateurs en français
Il a été crée à la fin du 19ème siècle
Et en fait, tous les dimanches,
Les anglais montaient sur une caisse en bois
Pour y raconter leur vie, leur misère
Y avait une grosse dimension oralisante et populaire
Aujourd’hui l’espace existe toujours mais
Il est totalement politisé
C’est principalement des militants qui y prennent la parole
Extrêmistes en plus, ce qui est assez symptomatique de notre époque
J’ai un peu de famille à Londres
Et si un jour je devais y retourner
Je prendrais un billet pour l’eurotunnel
Je débarquerais à Folkstone
On viendrait me chercher en voiture, ouais
Je descendrais à Londres, prendrais l’underground
Jusqu’à Marble Arch et en sortant du tube
J’irais à Hyde Park, direction le nord-est
Le coeur battant, je traverserais la foule
Je monterais sur la caisse en bois
Et là je dirais...là je dirais...
Je dirais que oui
Oui, j’ai fait une trouvaille
A mon avis la vie ce n’est pas l’travail
Nan, sans, on est impotent,
Pourtant c’est pas le plus important
La vie c’est l’amour
Ce sont les gens qui t’entourent
Qui t’aiment par coeur,
à l’intérieur et sur les contours
Alors souris, souris même si
Ici ça sent le roussi
Tu sais la vie c’est tout p’tit.
A mon avis, à 3 francs 6 sous,
Y a pas de temps pour les soucis.
Et pour dire ça, qui je suis ?
Ni le messie, ni un MC assis
sur un banc des Bois d’Arcy
J’ai mes probèmes aussi, merci
Mais j’en souris volontiers,
Comme vous
Mon coeur est un puit infini de volonté
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9. |
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HD’
Je voulais te demander avant qu’on décolle
Est-ce que tu as de l’affection pour la rime ?
Je veux dire est-ce que tu la chéris ?
Est-ce que tu l’aimes ?
L’espace d’une messe basse
Laisse place aux textes classes
Et on n’est pas net, man
Sur la planète slam
Des rimes sèches mais des vers à l’eau de prose
Je me déleste
Il pleut du lyrics sur l’arc céleste
Je célèbre
L’imaginaire son antre, météore d’encre
Qui se crashe dans une langue dont je suis le chantre
Colorés, les textes ravivent une routine étiolée
Originaires des astres, les chants sont étoilés
Pour devenir l’orfèvre de mes rêves
Je décris les espoirs que mes fièvres soulèvent
Alexandrins ou pas, là y a du débit
Mélopées en flopées sur un son rebondi
Le mot juste dans le bon rythme, ça fait l’émotion
La plume traduit le cœur, la pulse c’est la ponctuation
Sur sa partition, dame Littérature
À l’espace trop infini pour une clôture
Romantique attraction, écrire m’allège de mes peurs
Me fait prendre de la hauteur, écrire c’est l’apesanteur
L’espace d’une messe basse
Laisse place aux textes classes
Et on n’est pas net, man
Sur la planète slam
Hey Suga
Le soleil se lève sur notre univers
C’est de la puissance éternelle
C’est un trou noir qui crève
Tous unis vers le même rêve
On a marché sur la plume
C’était pas un petit pas pour notre pomme
Mais un grand pas pour l’oralité
Ça paraît comique
Mais dans l’espace poétique
Plus de nationalité
C’est la liberté cosmique
Avec des individus aussi vieux, aussi jeunes
Qui usent leur oxygène
Un peu en orbite par rapport au système
Donc y a certains envahisseurs que ça gène
Mais on n’est pas docile
À la question : « Tu kiffes pas la rime ? »
Réponse : « Oh que si, j’aime ! »
L’espace d’une messe basse
Laisse place aux textes classes
Et on n’est pas net, man
Sur la planète slam
Wu Baker
Suga HD’
Planète Slam
Terminé
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10. |
Le Voleur de Couleurs
04:01
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De toute ma carrière journalistique, une histoire me revient toujours
Car elle tient d’un article atypique que j’eus à traiter un beau jour.
C’est une histoire à dormir debout mais j’ai de bonnes intentions
En partageant avec vous...les fruits de ses leçons
Elle prend place dans un petit village juste après les élections municipales
Qui suivirent un triste sillage, c’est là mon sujet principal
Car quelle ne fut pas la surprise un beau matin pour le folklore
De découvrir avec hantise son hameau totalement incolore
Le bleu, le blanc, le rouge : oui, le voleur de couleurs a tout pris
Et quelle douleur si on ne l’attrape pas à tout prix
Fil rouge ? Fil vert ? Le démineur zoome mais ne voit plus
Lumière, poussière, boum ! Il a coupé, il a perdu.
L’écolier, lui, crie à pleine bouche comme dominé sous une grosse fusillade
Il a confondu, dans la douche, le robinet d’eau chaude et d’eau froide
Quant au policier, il maîtrise la situation enfin surtout les cambriolages
Car sans feux de circulation, bonjour les carambolages
Et c’est d’humeur furibonde, je dirais même exécrable
Que tout ce petit beau monde trouva une lettre du responsable
En bleu, en blanc, en rouge : oui, le voleur de couleurs a tout écrit
Et ne soyez pas surpris car voilà ce qu’il dit
« Chers voisins parallèles, dans le plus simple appareil,
Sans le soleil et ses pastels, nous sommes tous pareils.
La différence vous exaspère, j’en suis vert de frousse
Et je l’écris en vers, envers et contre tous
C’est toujours plus facile de détruire que de créer
Toujours plus facile d’haïr que d’aimer
Alors pardonnez la douleur mais moi j’insiste
Je vous rendrai les couleurs quand vous cesserez d’être raciste »
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HDW Le Mans, France
Cœur de môme dans un corps d'homme.
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